@ LIBERATION, 09.01.2010
Par BRIGITTE OLLIE
Galerie Au bonheur du jour, 11, rue Chabanais, 75002 Paris. Rens. : 01 42 96 58 64. Jusqu’à mi-février. Un livre catalogue, «les Maisons closes, 1860-1946», édité par Nicole Canet, 328 pp., 65 €.
La galeriste Nicole Canet présente à Paris une exposition ravissante sur les bordels parisiens, doublé d’un livre catalogue où prime une certaine sagesse, même si quelques vues précises peuvent choquer les âmes sensibles. Cartes postales, photographies, dessins, objets, rien n’est trop beau pour célébrer les filles de joie (et les garçons), qui font des pieds et des mains pour satisfaire leurs clients.
Au Chabanais, par exemple, l’adresse la plus branchée de la capitale, trente-cinq pensionnaires patientent. Anatole France et Pierre Louÿs sont des habitués, comme le prince de Galles qui loge dans une chambre indienne, au cinquième étage, où trône sa «chaise de volupté», fabriquée par Soubrier, un artisan du faubourg Saint-Antoine. Hors les bordels de luxe, dans les maisons d’abattage, la vie des filles n’est pas si rose, soixante passes par jour et l’alcool pour consolation. Il y a une partie réservée aux bordels d’hommes, avec des images qui font sourire tant leurs modèles se donnent du mal pour avoir l’air en forme malgré des poses sportives.
La lingerie libertine occupe une place de choix dans cette exposition intime, et notamment les catalogues délicieux où fleurissent des paires de fesses, des martinets, et des culottes dédicacées. Il est possible de commander «des films privés» aux titres alléchants (Au bord du lit !) et des «bonbons dragées» qui provoquent «le désir en amour». Un bijou : le corset «Prends-moi», une fantaisie en marocain soie rouge, avec «deux volants Georgette blanc».
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